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Philippe viau-dupuis: «2h16 tout à fait envisageable»

Philippe viau-dupuis: «2h16 tout à fait envisageable»

Par Laurent Godbout

MONTRÉAL - Philippe Viau-Dupuis prend des vacances bien méritées. Mais même pendant un long voyage européen en compagnie de son épouse et d'une petite fille de quelques mois, il affirme avoir «de la misère à ne pas courir». Au milieu d'un congé parental de trois mois, l'ancien cycliste converti à la course à pied se remet bien de sa première participation au prestigieux marathon de Boston, le 20 avril dernier.

Premier coureur canadien à franchir la ligne d'arrivée à Boston, Philippe espérait un peu mieux que le chrono de 2h21m16s, réalisé dans des conditions pas nécessairement idéales. «J'étais en très bonne forme, dit-il. Je croyais pouvoir courir autour de 2h18-2h19m. J'avais plus d'entraînement spécifique au marathon et plus de volume que pour ma préparation au marathon de Philadelphie l'automne dernier.»

Avec douze semaines consécutives de 150 à 195 kilomètres d'entraînement depuis janvier, malgré les rigueurs de l'hiver, l'athlète de 32 ans était confiant en arrivant à Boston. «Je me sentais vraiment bien jusqu'à 30 kilomètres. J'ai ensuite commencé à ressentir l'effet du vent, de la pluie, et la température fraîche. À partir de ce moment, je perdais environ 20 secondes par mille.»

Le prestige du marathon de Boston est indéniable mais Philippe n'a pas connu le même «high» à l'arrivée qu'il avait connu lors de son premier marathon à Ottawa et par la suite à Philadelphie. «Ottawa, c'était mon premier et j'ai couru pas mal plus vite que je pensais (2h23m22s). À Philadelphie, où j'ai fait 2h20m42s, je venais de vivre la naissance notre petite et je ne croyais pas avoir la meilleur forme. J'étais donc plus surpris et content.»

À Boston, Philippe a sans doute vécu son «high» bien avant de franchir la ligne d'arrivée. «Boston, on ne peut y échapper. Il y a tellement de gens le long du parcours pour nous encourager. C'est comme un bruit sourd qui nous rentre dans la tête, c'est très impressionnant. Ça nous pousse tellement que je n'ai presque rien senti pendant les premiers kilomètres de course. À un moment donné, dans les premiers kilomètres, j'en étais même ému.»

De coureur cycliste qu'il était au coureur à pied d'aujourd'hui, Philippe voit de grandes différences. «En course à pied, ton résultat dépend bien plus de toi-même. En vélo, la performance varie selon la course, le parcours, la stratégie d'équipe. J'étais plutôt grimpeur comme cycliste et j'ai arrêté seulement à 21 ans. Le cyclisme de haut niveau prend beaucoup plus d'heures d'entraînement et ne te laisse pas beaucoup de place pour faire autre chose.»

Par contre, il estime que la course à pied est plus dure pour le corps. «J'ai toujours une petite blessure à soigner, c'est rare que je n'ai mal nulle part.»

Et quelle sera la suite en 2015? Avec son entraîneur Dorys Langlois, la planification des prochains mois n'est pas si compliquée. «Même si je n'ai pas la meilleure forme en ce moment, je vais aller au championnat canadien de demi-marathon à Calgary (31 mai). Ensuite, nous allons reprendre le build up pour un autre marathon. On vise maintenant de faire le marathon de Sacramento (Californie) en décembre.»

La préparation vers Sacramento passera probablement par le championnat provincial de 10 000 mètres sur piste (31 juillet), le 5km Endurance et le demi-marathon au Marathon de Montréal. «J'aime bien Philadelphie aussi, et j'espère pouvoir y courir un le demi-marathon.»

À 32 ans, employé à temps plein comme procureur de la couronne au fédéral et père de famille, Philippe n'en réussit pas moins à conjuguer le tout avec son entraînement et il est convaincu qu'il peut encore progresser. «Je suis plus à l'aise avec la distance. Je cours tous les jours une heure et quart pour aller et une heure et quart pour revenir du travail.» Le seul fait des aller-retours du travail compose 80% de son entraînement. «Dorys et moi en avons parlé et nous pensons que 2h16min est tout à fait envisageable.»

«Si on pouvait avoir un bassin de coureurs d'élite à Montréal, ça ferait une différence. Je fais souvent l'autre 20% de mon entraînement avec David Le Porho pour accomplir les séances les plus difficiles.»

 

 

 

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